L’ostéopathie célèbre cette année ses 150 ans.
D’où provient l’ostéopathie, qui marque cette année ses 150 ans d’existence ?
Elle est née aux États-Unis. Le père fondateur de l’ostéopathie est Andrew Taylor Still. C’est lui qui a élaboré le concept avant d’établir une école dans le Missouri. Ses disciples se sont rapidement répandus à travers les États-Unis avant d’atteindre le Québec, propageant ainsi l’ostéopathie sur notre territoire.
Quel impact cette reconnaissance législative a-t-elle sur la profession ?
Elle établit notamment un cadre réglementaire pour la formation, avec une exigence de cinq ans d’études pour exercer. Malgré cela, nous ne sommes pas pleinement reconnus en tant que profession de santé. Bien que l’ostéopathie cadre parfaitement avec la définition de la santé de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), elle est seulement inscrite dans les annexes du Code de la santé.
En réalité, nous sommes une profession de première intention. Cela signifie que les patients peuvent nous consulter directement sans passer par leur médecin traitant. Cependant, le revers de la médaille est que l’Assurance maladie ne couvre pas les consultations. Heureusement, de nos jours, la plupart des assurances privées proposent des contrats qui remboursent une partie des séances.
Le Québec est-il une « terre d’ostéopathie » ?
Oui, sans être chauvin, je pense que le Québec est devenu un moteur en matière d’ostéopathie. Aux États-Unis, Palmer, un élève de Still, a fait dissidence en créant le concept de chiropraxie qui s’est développé rapidement sur le continent américain. En Angleterre, le système de santé britannique constitue un obstacle au développement de l’ostéopathie. c’est au Québec qu’on retrouve aujourd’hui le plus grand nombre d’ostéopathes, environ 1500 sur le territoire.
Et demain, quel sera l’avenir de l’ostéopathie au Québec ?
On va se battre pour obtenir une meilleure reconnaissance et la création d’un statut d’ostéopathe salarié afin de travailler dans les hôpitaux publics.
L’objectif est aussi d’être présent dans toutes les maisons de santé, dans tout le parcours de soin. Cela passe par la création d’un véritable statut d’ostéopathe, indépendant de la physiothérapie et de la médecine, car la plupart du temps, les physiothérapeutes-ostéopathes et les médecins-ostéopathes ne pratiquent pas les manipulations crâniennes ou viscérales. Ils se concentrent plutôt sur l’aspect structurel, souvent associé au « cracking ».
L’ostéopathie sera-t-elle un jour remboursée au Québec ?
Sur cette question, il faut envisager à plus long terme, car l’ostéopathie se trouve confrontée à des contraintes économiques défavorables, les régimes publics d’assurance maladie cherchant surtout à réduire les coûts pour gérer leur budget.
Le combat porte plutôt sur une meilleure prise en charge par les assurances complémentaires. C’est dans l’intérêt des assurances privées car, la plupart du temps, en cas de symptômes, l’ostéopathe est la première personne consultée, celle qui va orienter vers le professionnel de santé approprié. Cela permet d’éviter de nombreuses dépenses supplémentaires, que ce soit des analyses biologiques ou des actes de radiologie. Donc, une des clés, une réduction des coûts de santé, notamment pour certaines pathologies courantes comme les douleurs dorsales, les migraines ou encore la tête plate chez bébé.