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Le test de selles : un outil de dépistage du syndrome de l’intestin irritable

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L’analyse des selles permet d’examiner les matières fécales pour détecter l’éventuelle présence de sang dans les selles, d’infections (présence de parasites et/ou de bactéries) et de troubles digestifs comme une malabsorption d’éléments nutritifs.
L’étude de la composition des selles inclut les marqueurs clés de la digestion, de l’absorption et de l’inflammation. Elle permet l’évaluation complète de la flore intestinale : le nombre et le type de micro-organismes bénéfiques et pathogènes.Parmi les marqueurs importants de la santé intestinale mesurés dans le test de selles, on retrouve les acides gras à chaîne courte (AGCC), issus de la fermentation des fibres et des protéines par les bactéries du côlon.
Les AGCC principaux sont les acides acétique, propionique et butyrique. Ils représentent une source d’énergie pour les bactéries coliques et exercent des rôles complexes dans le maintien de l’homéostasie de notre flore intestinale. Ils influencent notamment la motilité digestive (le temps de transit), assurent la défense de la muqueuse intestinale et pourraient inhiber la prolifération des cellules cancéreuses colorectales.(1)Dans des conditions normales, la concentration en AGCC dans le contenu colique est relativement constante (respectivement 60, 20, 20 mmol/L pour les acides acétique, propionique, butyrique) et comprise entre 100 et 150 mmol/L, soit 300 à 400 mmol/jour. (2)
Le temps de transit intestinal est l’un des facteurs déterminants de la production d’AGCC. (3)
​Ainsi, chez l’homme, le ralentissement du temps de transit ou l’accélération induit par certains médicaments entraîne une diminution ou une augmentation de la production d’AGCC. Ces résultats peuvent expliquer les variations interindividuelles des profils fermentaires chez l’homme sain.Le temps de transit est un des facteurs clé affecté dans le syndrome de l’intestin irritable. Les mécanismes sous-jacents de ce phénomène ne sont pas encore complètement élucidés, la motilité digestive peut être soit accélérée ou ralentie ce qui donne lieu à deux types de classement : le SCI-D (diarrhée) et le SCI-C (constipation) dont découlent de nombreux symptômes tels que des douleurs abdominales, flatulences, ballonnements et de la fatigue.

Une récente étude a démontré des différences significatives du taux de AGCC entre des sujets atteints du SCI et des sujets sains qui passaient un test de selles. (4)  Les types de AGCC ayant démontré les meilleurs résultats diagnostiques furent l’acide butyrique et l’acide propionique. Le ratio acide butyrique/acide propionique était le plus significatif. Chez les patients atteints du SCI le taux d’acide propionique était beaucoup plus élevé comparativement aux sujets sains. Cependant le taux d’acide butyrique était plus bas chez les patients ayant le SCI que les participants en santé.
L’acide butyrique qui promouvoit la santé colonique, est le principal fournisseur d’énergie pour les bactéries du côlon. Il inhibe certaines molécules inflammatoires. L’acide propionique  joue un rôle important dans la régulation des cellules du système immunitaire, nerveux et endocrinien localisés le long du tractus digestif. Leurs fonctions sont nombreuses, et les variations de quantité des AGCC dans l’intestin pourraient expliquer certaines maladies.
Si l’on interprète de façon succincte ces résultats on note une tendance à l’activité accrue du système immunitaire chez les patients du SCI, et une réduction de l’énergie disponible chez les bactéries du côlon chez ces personnes.

Les résultats de la recherche indiquent que les AGCC dans les fèces, particulièrement la relation entre  l’acide butyrique et l’acide propionique pourraient être un marqueur clé du diagnostic du syndrome de l’intestin irritable.


(1) Emmanuel Papillon, Bruno Bonaz, Jacques Fournet. Acides gras à chaîne courte : effets sur le fonctionnement gastro-intestinal et potentiel thérapeutique en Gastroentérologie. Gastroentérologie clinique & biologique1999; 23: 761

(2)  Cummings JH. Quantification short chain fatty acid production in human. In : Binder HJ, Cummings JH, Soergel KH, eds. Short chain fatty acids. Falk Symposium. Dordrecht : Kluwer, 1993:11-20.

(3) ​El Oufir L, Barry JL, Flourié B, Bornet F, Galmiche JP. Influence du temps de transit intestinal sur l’activité fermentaire in vitro de la flore colique chez l’homme sain (résumé). Gastroenterol Clin Biol 1995;19:A20.

(4) Per G. FarupKnut Rudi, and Knut HestadFaecal short-chain fatty acids – a diagnostic biomarker for irritable bowel syndrome? BMC Gastroenterol. 2016; 16: 51. Published online 2016 Apr 27.

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